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Nous savons combien la construction de bons liens est une chose délicate et importante et nous venons à l’aumônerie, en pélé, à la messe, aussi pour cela. Ce n’est pas seulement une démarche sociale, mais vraiment une démarche spirituelle, puisque nous sommes invités par le Christ à vivre la communion, à nous soutenir mutuellement, à former ensemble son Corps.

Et voilà que les circonstances d’une épidémie grave nous obligent à l’isolement. Comment alors vivre la communion ?

Le supérieur général des Dominicains leur a écrit à ce sujet :

« Aussi paradoxal que cela puisse paraître, garder nos distances les uns par rapport aux autres signifie que nous nous soucions vraiment les uns des autres, car nous voulons arrêter la transmission du nouveau coronavirus qui a déjà coûté la vie à de nombreuses personnes et mis en danger la vie de beaucoup d’autres de par le monde. Nous gardons nos distances non pas parce que nous voyons notre frère ou notre sœur comme un porteur potentiel du virus, ou parce que nous avons peur de tomber malade, mais parce que nous voulons contribuer à briser la chaîne de transmission du virus. Lorsque le système de santé sera surchargé, comme cela s’est produit dans le nord de l’Italie, les prestataires de soins de santé seront obligés de faire des choix éthiques difficiles – faut-il privilégier un patient plus jeune et donc ayant une espérance de vie plus longue par rapport à un patient plus âgé ? »

Fr. Gerard Timoner, nouveau Maître de l’Ordre des Prêcheurs

Confinement : les fidèles sont privés de l’eucharistie, sacrement par excellence de la communion. Cependant, nous pouvons vivre une communion spirituelle, c’est-à-dire prendre un temps de prière du cœur pour s’unir au Seigneur, Lui dire notre foi, notre confiance, notre amour et L’accueillir dans le silence. Dieu est libre de ses dons et passe par toutes sortes de voies à côté des sacrements. Dieu est présent et se donne aussi dans sa Parole, que l’on peut lire et méditer. Et Il est présent au milieu de nous quand nous ne sommes que deux ou trois réunis en son Nom. Si vous avez la chance de vivre votre confinement avec d’autres croyants, osez ces temps de prière, de partage spirituel.

Le grand défi pour nous pour cette longue période de confinement ne sera pas de recevoir la communion, mais de vivre la communion au quotidien. C’est sans doute cette proximité continue qui deviendra au fur et à mesure l’élément le plus exigeant : qu’il nous permette un chemin de vérité et de patience, un chemin d’attention et de profonde fraternité.